Renault Concepts
version 3.1
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Renault 900 (Projet 900) : la route à l'envers

 

Le premier prototype

Le même à Rétromobile

La version Fastback

La Renault 900 résulta d'une étude libre réalisée à la fin des années cinquante dans la perspective du remplacement de la Frégate. Cette voiture très intéressante présentait un avant de type monocorps. La présenter toutefois comme un précurseur de l’Espace serait abusif, car le concept est fort différent.

C’est à partir de 1958 que Renault commence à réfléchir au modèle qui succédera à la Frégate. Mal aimée par Pierre Dreyfus, cette dernière atteint, avec son look dépassé, le terme d’une peu brillante carrière qui s’achèvera définitivement en avril 1960. Fernand Picard est à la recherche d’une solution originale pour cette future grande routière appelée à une large diffusion. Partisan du tout à l’arrière, il a l’idée de reprendre l’architecture imaginée pour le projet de Dauphine compacte (réalisé en 1957) en adaptant le concept au gabarit d’une berline spacieuse de gamme moyenne. Ainsi naît en 1959 l’Étude 900.

Le compartiment moteur abrite un V8 à 90° réalisé par l’accouplement de deux moteurs de Dauphine — d’où sa cylindrée de 1,7 litre. Le bloc en aluminium et le vibrequin constituent naturellement des pièces spécifiques, tandis que les collecteurs d’admission et d’échappement sont placés au centre du V. Alimenté par un carburateur double corps de marque Weber ou Solex, le V8 développe environ 80 ch.

La 900 connaît successivement deux types d’implantations du groupe motopropulseur. Comme sur la 4 CV et la Dauphine, celui-ci est d’abord installé en porte-à-faux arrière. L‘inconvénient de cette disposition tient à la mauvaise accessibilité du coffre à bagages placé derrière la banquette arrière, au-dessus de la boîte de vitesses. Les valises doivent être glissées par l’intérieur de la voiture, en basculant la banquette… Ce défaut est corrigé sur le second prototype par le renversement du moteur. Le V8 prend alors place en avant de l’essieu arrière, derrière la banquette (comme sur la compacte). Si le coffre à bagages, situé en porte-à-faux, est largement ouvert, on ne peut en dire autant du moteur !

Un système complexe, dont l’étude a été réalisée par André Daniel. Equipée de portes autoclaves à l’avant, la 900 reçoit une carrosserie en aluminium collé qui lui autorise un poids plume de 1000 kilos. Basse et profilée, elle bénéficie également d’un Cx très favorable pour l’époque. Par ailleurs, une troisième variante de carrosserie est réalisée sur un dessin de Robert Barthaud. Elle est dotée d’un arrière fastback qui en fait un monocorps à la ligne très moderne.

Tout comme la Dauphine compacte, le second prototype de la 900 a été exposé dans le hall du magasin des Champs-Elysées en 1972, également repeinte tout en blanc.

 

Le second prototype

 

Le même exposé en 1972