Renault Concepts
version 3.1
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Voltigeurs et Goélettes : les ancêtres du Trafic

 

Premiers modèles avec
leurs phares saillants

La camionnette 206 E1

Minibus gendarmerie...

 

... taxi-brousse...

... minibus publicitaire...

... corbillard...

...véhicule des pompiers...

Le 4x4 de type R 2067.

En 1945, au sortir de la guerre, on confie à la nouvelle Régie nationale Renault de remettre la France sur ses roues. Or comme les deux autres grands constructeurs français, Renault se doit de faire face aux besoin du marché, plus demandeur d’un véhicule de labeur que de voitures à tendance luxueuse, ludique ou sportive. La réponse de la marque au losange est un fourgon d'une charge utile de 1000 kg.

Sur une structure en bois viennent se greffer des éléments en tôle, jointes par des baguettes, et une cabine avancée. Les phares sont rapportés, les portes sont de type "suicide" et le pare-chocs avant est symbolique... Le fourgon 1000 kg emprunte beaucoup à la technologie d'avant-guerre avec sa propulsion aux roues arrière qui le rend un peu trop haut et le bois qui est encore largement utilisé dans sa fabrication, ce qui ne permet pas une cadence élevée lors de sa construction. Or ce qui compte à cette époque, c'est qu'il soit disponible rapidement.

Les premiers exemplaires construits sont donc livrés en priorité à l'armée, aux hôpitaux... qui ont besoin de fourgons et de véhicules sanitaires fiables et ne rechignant pas à d'éventuelles surcharges. Le 1000 kg est également intégré dans les services postaux en raison de sa bonne capacité de chargement et de ses qualités dynamiques. La version tôlée sera d'ailleurs principalement utilisée pour l'acheminement du courrier. Suivront les diverses administrations, puis à partir de 1946-1947 la clientèle civile. L'engin est alors dénommé R 2060.

Très vite, quelques modifications esthétiques seront apportées. Dès 1947, la première évolution concerne les phares, intégrés dans la face au lieu d'être rapportés. Les ailes deviendront également plus arrondies. En 1950, d'autres modifications viendront moderniser l'ensemble : le squelette de bois qui composait la caisse est remplacé au profit d'une architecture métallique moins volumineuse, le toit du fourgon reçoit des nervures, l'ancien pare-chocs est remplacé au profit d'une pièce plus rigide et résistante en forme de "U". Les portes s'ouvrent enfin "à l'endroit". Cette même année naît le R 2062, un fourgon ayant une charge utile de 1400 kg.

En 1952, de nouvelles désignations apparaissent : Le R 2065 (1000 kg) et le R 2066 (1400 kg). Leur nouveau moteur plus puissant (1996cm3 49ch à 3000tr/mn) le justifie, ainsi qu'une boite de vitesse à 4 rapports, qui feront de ces engins un véritable succès commercial, avec plus de 70000 exemplaires produits jusqu'en 1966... Toujours en 1952, la gendarmerie passe commande d'une multitude de fourgons vitrés R 2065 de type minicar. Ils permettent de transporter jusqu'à huit gendarmes grâce à leurs banquettes latérales et frontales. Employés comme « paniers à salade », les minicars sont équipés de barres latérales au niveau des vitres. Ils seront utilisés lors d'opérations de police de la route, de contrôles ou de missions de maintien de l'ordre. Parfois ils sont équipés d'un matériel de radio similaire à celui installé dans les Peugeot 203 U.

En 1954, une porte latérale coulissante à droite viendra aider le chargement en ville des fourgons 1000 et 1400 kg. En 1956 entrent en service des sanitaires routières R 2065 (1000kg), dérivant indirectement de la camionnette 206 E (cinq blessés couchés), suivies peu après en 1957 les tous-chemins R 2067 (voir en bas de page) et R 2087 : 800 kg puis 1030 kg de charge utile pour le modèle amélioré R 2087N. Le modèle sanitaire R 2087 découle d'une combinaison entre la partie 4x4 des R 2067 et R 2069 et la partie moteur de la version routière R 2086, un "étendard" 671-2 de 2141cm3 (12cv fiscaux, 64cv à 3300tr/mn).

La production des sanitaires R 2087 et R 2087N s'arrête en 1964 (le parc est alors d'environ 1900 Renault 4x4), ce qui conduit alors l'État-major de l'armée de terre à engager une réflexion sur un futur véhicule sanitaire. La sanitaire R 2087 sera alors transformée en 4x4 par Sinpar, avec un moteur quatre cylindres type 671 de 2241 cm3 (88 x 88 alésage/course), classique et éprouvé, conservé sur la version SG2 4x4 mais sur cette dernière, la puissance sera portée à 65 chevaux à 3200 tr/minutes.

De multiples utilisations seront faites sur des bases de fourgons 1000 kg et 1400 kg. En plus des versions officielles, des carrossiers créatifs laisseront parler leur art : Le fourgon sera transformé en mini-bus,en utilitaire d'assistance, en fourgon de premiers secours (pompiers), en fourgon mortuaire, en fourgon aménagé pour transporter des denrées alimentaires à usage des boulangers, en épiciers ambulants, en fourgons de démonstration, voire en structure de base pour les délires du tour de France (où ils supporteront des tubes de dentifrice géants) et une multitude d'autres transformations et utilisations.

Le 1000 kg sera rebaptisé « Voltigeur » en 1959. Quant au 1400 kg (rebaptisé « Goélette »), il supplantera petit à petit le 1000 kg en raison de son volume supérieur et de sa motorisation plus puissante. Après une carrière de presque 20 ans, le Voltigeur disparaîtra du catalogue en 1963, puis ce sera le tour de la Goélette et du Galion en 1965, après avoir connu en toutes situations un réel succès dans notre pays. Produit dans des versions civiles et militaires, comme utilitaire léger, en camionnette conventionnelle ou en 4x4, le fourgon 1000 kg se sera acquitté honnêtement de sa tâche auprès des commerçants et des artisans pendant vingt ans, jusqu’à l’avènement du Renault-Saviem SG 2 « Super-Galion », en 1965.

R 2067 et R 2069 : les versions 4x4

Pour pouvoir se déplacer en tout tranquillité en tous chemins, le châssis du fourgon 1000 kg R 2060 a été envoyé pour transformation chez le carrossier Herwaythorn courant 1950. Les modifications apportées sont nombreuses : l'essieu avant est remplacé par un pont moteur et directeur ; une boîte de transfert permet de passer à volonté de 2x4 en 4x4 ; le châssis a été surélevé au moyen de cales ; l'espace entre les roues et les ailes devant être conservé, le trou dû à la surélévation a été comblé par des tôles fixées à l'aide de papillons. Pour terminer, un ski métallique est fixé sous le moteur, pour protéger le carter dans le cas de franchissements.

L'engin, qui développe 50 cv à 3000tr/mn, se voit appelé 750 kg 4x4, et peut soi-disant franchir des pentes de 55,5%. Il sera ajouté au catalogue en 1953, recevant la désignation type R 2067. Une autre version 4x4, la R 2069, recevra elle aussi un moteur de 1996cm3, tout en étant légèrement plus puissante puisqu'elle développera 52cv à 3000tr/mn.

D'après les sites "R2067/R2087", "Patrick Miniatures" et "Ces belles anciennes".

 

La plus robuste Goélette

Goélette modifiée en bus

Version command-car
gendarmerie du Voltigeur

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