La Dacia 2000

La Dacia 2000 de Caeusescu, comme neuve, a fait parler d'elle quand elle s'est retrouvée vendue aux enchères il y a quelques années.

Même si son intérieur était loin du luxe occidental, il restait trop cossu pour le simple citoyen communiste...

La livrée noire était apparemment réservée aux véhicules utilisés par la Securitate, ou police secrète.

Conduire une Dacia 2000 dans les années 80 suffit à faire de vous un privilégié... ou peut-être quelqu'un d'inquiétant pour vos voisins, c'est selon ! Cette voiture rarissime assemblée en Roumanie à partir de pièces Renault françaises, et distribuée en 1981 est en fait identique à notre Renault 20, la berline à hayon remplaçante de la Renault 16. Le modèle équivaut à peu près à une 20 TX, donc pas le bas de gamme, mais pas non plus du premium (ce qui, chez Renault à l'époque, n'existe d'ailleurs pas, mais que la version Renault 30 est censée incarner un peu plus). Cependant, pour la Roumanie, même sans cuir intérieur ou luxe tapageur, la 2000 n'a rien du voiture du peuple. Sa production restera donc très limitée, avec seulement deux couleurs disponibles : le bleu foncé et le noir (on ne parle pas du bleu moyen, visiblement réservé à la version présidentielle).

Environ 250 exemplaires de la version principale sortiront des chaînes de l'usine de Mioveni, essentiellement destinées à la police secrète du dictateur, la Securitate. Elles se caractérisent par une boîte automatique 3 vitesses et des équipements spécifiques au véhicules d'État, comme des radios de communication, par exemple. Un modèle plus puissant destiné au dictacteur est aussi produit en cinq ou six exemplaires : il est doté d'un régulateur de vitesse au volant, de l’air conditionné, de la direction assistée, des vitres électriques et du verrouillage central. On est bien loin d'une voiture populaire à l'Est...

L'exemplaire personnel du conducator s'est retrouvé en vente sur le net il y a quelques années, et a fait un collectionneur heureux : il a remplacé les sièges par des neufs, identiques, et refait l’ensemble de la sellerie dans le beige d’origine, afin de la laisser aussi conforme que possible à l'originale. Elle est immatriculée ‘01 B TOV’ car je ne pouvais pas avoir le numéro 2000.

La Dacia présidentielle a été réimmatriculée ‘01 B TOV’ – référence au surnom de la voiture du conducator, "Tovarasa" (la camarade) – car son propriétaire n'a pu obtenir le numéro 2000...

Sources : le site Boîtier Rouge, le blog Sovietauto.fr,

Une Dacia 2000 a toujours été une vision rare dans les rues de Bucarest...

Trouver une Dacia 2000 aujourd'hui relève du genre de défi quasi impossible qui stimule les collectionneurs.