Renault Concepts
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Matra : 40 ans d'innovation

 

Matra n'a jamais fait partie du groupe Renault, mais son histoire est par moments si intimement liée à celle du losange qu'il était difficile de ne pas consacrer à cette marque la page qu'elle mérite sur ce site. L'histoire commence avec René Bonnet, qui construit ses premières voitures de course à Champigny-sur-Marne sur des bases roulantes de 4 CV. Bonnet revendra son activité à Matra, qui veut ouvrir une branche automobile. Après d'éclatantes victoires en grand prix, Matra se lance sur le marché des véhicules tous publics et s'associe avec Talbot pour créer, la Rancho, son succès le plus éclatant. Puis voulant faire évoluer le concept vers un monospace, Matra se heurte à l'incompréhension de Chrysler, Talbot, Peugeot puis Citroën et finit par trouver en Renault le partenaire idéal : ainsi naîtra l'Espace... En parallèle, Matra ne cessera jamais d'explorer de nouvelles pistes et de faire des propositions à Renault, qui resteront hélas très souvent lettres mortes : minispaces, monospaces compacts, remplaçante du Rancho... Et c'est finalement le concept coupéspace, accepté par Renault, qui sonnera le glas de Matra Automobiles, avec l'échec de l'Avantime, seul modèle encore confié à Matra après 2001. Le buggy tous publics M72 qui devait être distribué sur le réseau Renault tombera aux oubliettes, et Matra cessera son activité automobile en la restructurant sous la forme d'un cabinet d'étude et de prospective au service de différentes marques : Renault, bien sûr, mais aussi Pininfarina ou Bolloré... Mais Matra, qui n'a jamais eu les deux pieds dans le même sabot, se rediversifie progressivement, et propose désormais à la vente des modèles urbains tout-électriques américains rebadgés, ainsi qu'un vélo haut-de-gamme...

 

Les petites sportives | L'Espace | Les petits monospaces | Les voitures ouvertes | Les inclassables

Les petites sportives

Matra MB 8 « Djet V / Jet 5 »

Au salon de Paris 1964, un communiqué annonce que la firme d'engins Matra continue la fabrication des Djet sous le nom de Matra-Bonnet. Sur son vaste stand, Matra présente des Djet "civilisées", conçues par le fils Claude. La Matra-Bonnet Djet V (rebaptisée Matra Djet 5 l'année suivante), fut la première Matra à quitter la chaîne de production de Romorantin. Seules 916 Djet 5 furent construites, toutes mues par un moteur Renault de R8 Major de 1108 cm3 développant 70 cv pour une vitesse maximale de 170 km/h.

Matra MB 8S « Djet VS / Jet 5S »

Dans son usine de Romorantin, Claude Bonnet essaya de gommer les principaux défauts remarqués par la clientèle sans en parler à son père, ni au dessinateur Jacques Hubert.A ces dernières modifications, s'ajoutèrent celles imposées par Matra dès septembre et portant sur la simplification de la fabrication. Au total c'est une centaines de modifications qui ont été apportées sur les modèles 65. La VS était dotée d'un moteur de Renault R8 Gordini de 1108 cm3 à culasse hémisphérique, développant 90 cv. Elle pouvait atteindre les 190 km/h.

Matra MB 8SS « Djet 6 / Jet 6 »

La Matra Djet 6 représente l'ultime développement du design original de René Bonnet, et le plus abouti. Elle est la première voiture de série à être équipée d'un moteur central. Le premier prototype de compétition est développé dès 1965, tandis que le modèle de série sera aussi utilisé dès 1968 par la gendarmerie nationale au même titre que les berlinettes Alpine A110 1600.

Matra M 530 /A/LX

Matra présente la M 530 au Salon de Genève de 1967 comme la remplaçante de la Djet. Il s'agit de la première voiture dessinée entièrement par Matra, mais l'héritage sportif de la marque se ressent dans son aérodynamique. Le toit ouvrant tout comme la vitesse maximale de 165 km/h en faisaient une voiture en avance sur son temps, malgré un moteur Ford V4 peu nerveux, monté en position centrale. Dès 1970, la 530 est retouchée par Michelotti sous le nom de Matra-Simca 530 LX et remplace la M 530 A.

Vignale-Matra 530

En 1968 apparaît le prototype du styliste italien Vignale, une 530 dite "embourgeoisée" mais aux lignes plus séduisantes que la voiture de série. Elle perd son toit ouvrant. Dessinée par Virginio Vairo, dans le style d'une petie Maserati Indy, sa face avant ressemble fort à la Lamborghini Islero… Exposée au salon de Genève de 1968, en jaune, elle réapparaît au salon de Turin en rouge et blanc…

Matra M 530 SX

En octobre 1971, apparaît la 530 SX. Présentée au salon de Paris de 1971, la SX se veut une version économique à toit fixe, à quatre optiques extérieures à iode, aux pare-chocs et calandre peints en noir mat. Les passages de roues sont élargis, l'équipement général est simplifié : sièges avant non réglables, absence de banquette arrière et de moquette. Ce modèle restera finalement plus rare que la version à toit amovible.

Matra « Laser »

Au salon de Genève 1971, le designer italien Michelotti présente la Matra « Laser », un prototype d'allure futuriste sur la base de la Matra 530. Elle emprunte des solutions stylistiques à la « Marzal » de Bertone, notamment les portes papillons vitrées. L'interieur est quant à lui typique du design debut des années 70.


Diebold-Matra M 530

Le coupé artisanal de l'alsacien Camille Diebold est réalisé sur une base de Matra 530, dès le lancement de la version 1972. Sa réalisation durera 18 mois à partie de mars 1974. Sa carrière n'est quasiment pas documentée, mais il a été récupéré en assez mauvais état par le club "Amicale Matra 530" dont il est désormais la propriété.

Matra M 550 « Bagheera »

La Bagheera est la première voiture de série au monde à offrir trois places de front. Son esthétisme et ses couleurs en feront la voiture Matra la plus connue en Europe, certains confondent même sa remplaçante, la Murena, avec elle. Mais la Bagheera c'est surtout l'entrée de Matra de plein pied dans le monde de l'industrie car la réussite de la Bagheera n'a été possible que grâce à ses méthodes de conception et d'assemblage.

Matra M 560 « Bagheera U8 »

Présentée en juin 1973 comme le reste de la gamme Bagheera, la U8 fit sensation. Basée sur un châssis rallongé, elle possédait une motorisation inédite : deux moteurs 4 cylindres liés par chaînes dans un carter commun. La première U8 présentée était uniquement une maquette de style, puis un mulet sur base d'une Bagheera de série fut construit afin d'étudier le montage du moteur U8 et finalement deux prototypes furent réalisés, mais le modèle fut jugé trop coûteux en période de choc pétrolier. Dommage que son design très intéressant, tels les feux arrières et la plaque de police encastrés, les prises d'air latérales n'aient pu être implémentés sur les Bagheera de série.

Matra MS 15

La MS 15 est une traction avant compacte (3,35 mètres) à quatre places et trois portes. Motorisée par un 1600 cm3 accouplé à une boîte de vitesses à cinq rapports, elle affiche en 1980 une vocation sportive qui permet d’évoquer la Golf GTI. Confortable et luxueusement présentée, elle bénéficie également d’une large surface vitrée. Peugeot, qui venait de reprendre Chrysler et se préparait à lancer la 205, n’en voudra pas.

Matra M 551 « Murena »

Le projet P551 est lancé en 1979 en remplacement de la Bagheera, beau succès commercial mais vieillissante. Une première approche sous forme de "Super Bagheera" re-stylisée est lancé avant d'opter pour un concept radicalement différent dans le design mais similaire dans le concept coupé sport trois places de front. Dessinée par Antoine Volanis tout comme la Bagheera série II ou la Rancho, ses lignes sont tirées et angulaires, plus sportives, avec un intérieur plus conventionnel et plus cossu.

Matra M 552 « Murena »

Lancée au Salon de l'Auto de Paris en 1980, en même temps que sa petite soeur la M 551, la M 552 lui est très similaire mais offre un niveau de finition et d'équipements encore meilleur et possède un moteur 2.2L plus puissant. Presque trente ans plus tard, elle reste une voiture à tempérament sportif également confortable et au look très affirmé.

Matra « Murena 4S »

La 4S est une Murena plus musclée démarrée en 1981. Un nouveau moteur, qui peut être dépollué pour respecter les normes les plus dures, doit lui permettre de faire jeu égal avec la concurrence grâce à un couple présent dès la montée en régime. Un 16 S à double arbre à cames en tête alimenté par injection est choisi. Deux prototypes sont préparés : l'un embarque le moteur, l'autre sert en soufflerie. Malgré des essais très probants, la direction de Peugeot n'autorisera pas la commercialisation. Les deux 4S appartiennent à deux anciens collaborateurs de Matra.

Matra « Murena S »

La Talbot Matra Murena S, équipé d'un moteur 142cv, est présentée en 1983 et devient le seul et unique modèle de Murena commercialisé en 1984. Essentiellement réservée à l'exportation, peu d'exemplaires seront vendus en France. Des logos spécifiques sur le pare-choc avantet sur les côtés, notamment, permettent de la reconnaître. Avec une tenue de route ce modèle à la fois confortable et réellement sportif est un véritable plaisir.

Matra « Murena » V12

Réalisée par André Legan ce prototype correspond en fait à une double étude. En effet le côté droit représente un prototype routier alors que le côté gauche correspond à une étude d'un prototype de compétition sportive. Le moteur V12 type MS81 de 510cv y est implanté longitudinalement. Le siège central est sacrifié pour loger des renforts de châssis ainsi que la batterie. Les freins arrières ne sont pas suspendus et sont donc accolés à la boite ZF. Une fois l'étude achevée, le prototype sera détruit.

Matra P 29

Matra va faire son come back au salon de Paris en 1987 en y présentant une véritable vitrine technologique du savoir-faire de ses bureaux d'études, comparables à ceux de Porsche et de Lotus. Son 29ème prototype (baptisé P 29) sera un excellent moyen pour Matra de se rappeler à la mémoire des amateurs d'automobiles et de ne pas sombrer dans l'oubli. La lecture des caractéristiques techniques et de l'équipement, permettent d'apprécier les innovations (datant de 1986) et la synergie exercée au sein du Groupe Matra de l'époque.


Matra P 38 « Little Dragster » (Matra M 25)

Le concept-car M 25 célèbre en 1989 les 25 ans de Matra Automobile. Coupé sportif à deux places, il cultive non la puissance mais l’accélération. Avec un moteur Renault de 1,8 litre turbo développant 200 ch, la voiture, allégée d'environ 700 kilos, obtient un rapport poids-puissance exceptionnel de 3,45 kg/ch. Le 400 mètres départ arrêté est ainsi parcouru en 13 s, et le 0 à 100 en moins de cinq. La M 25 se caractérise encore par sa transmission intégrale et ses roues arrière directrices, tandis que la carrosserie monocorps affiche un design aussi spectaculaire que réussi.

 

L'Espace

Matra P 16

C'est à la demande de Simca Chrysler que Philippe Guédon se penche sur le projet de monospace pour le bureau d'études Matra. Il y est demandé de concevoir un monocorps donnant offrant une grande impression d’espace intérieur et une apparence innovante. Guédon s'inspire largement du projet Chrysler « Supervan » mais, loin de l’image utilitaire du van américain, développe avec son équipe une automobile à trois portes avec une conduite avancée au-dessus des roues avant. Trois prototypes seront assemblés sur base de Talbot Solara : deux maquette pleines et une maquette creuse avec un aménagement intérieur complet.

Matra P 17

Matra fait évoluer le concept P 16 dans deux directions. L'une est la P 17, un projet de 1979, beaucoup plus compact. La longueur passe de 4,18m à 3,84m, soit 30 cm de moins que le P 16, et l’empattement fait 2,52m (pratiquement les dimensions d'une Renault Modus actuelle). Des esquisses montrent même des variations sur différents thèmes : Week-end, Grand-raid… Finalement, la piste du P 17, considéré comme insuffisamment habitable, ne sera pas retenue.

Matra P 18

Dans le même temps, Matra développe le P 18, sur base P 16 (plateforme Solara), mais avec des retouches de forme, la suppression du "surélevement", la modification de la calandre et des pare-chocs, et un nouvel aménagement interieur, moins conventionnel). Finalisé en 1980, le P 18 fait 4,18m de long sur un empattement de 2,60m. Sa ligne est déjà très élégante, assez sportive même, avec ses jantes de Murena 2,2l. Le groupe PSA, qui ne se remet pas du rachat de Chrysler-Europe, refusera le projet. Jean Boillot, le président de Peugeot, conseille à Philippe Guédon de se tourner vers Citroën, marque plus spécialisée dans les véhicules "hors norme"...

 
Matra P 20

L'équipe de Philippe Guédon remodifie son projet P 18 et présente fin 1981 le P 20, sur la base de la future Citroën BX. Pourtant, le refus est encore plus catégorique que chez Peugeot. Officiellement, la marque au chevron avance que l'Espace est un véhicule trop cher à fabriquer. En fait, Citroën, trop soucieux de son image, ne peut se permettre d’accepter un projet qui ne sorte pas de son bureau d'études... surtout si ce projet est révolutionnaire !

 
Matra P 23 « Espace » (Renault J11)

Après quelques modifications supplémentaires, Matra frappe à la porte de chez Renault avec son prototype P23, développé en octobre 1982 sur base de R18. Le P23 représente une évolution importante du design, d’une part parce qu'Antoine Volanis a quitté Matra, et d’autre part, parce que la base que Matra utilise est désormais celle de la Renault 18, une traction avant à moteur longitudinal (la Solara et la BX ont un moteur transversal). L’empattement est réduit, le museau rallongé. Le P23 emprunte son train avant à la Fuego, dérivée de la R18. Le P23 est présenté aux pontes de la régie. Le PDG Bernard Hanon est immédiatement séduit. Le reste appartient à la légende...

Matra « Espace Quadra » (Renault J11/J13)

La grande nouveauté de l'année 1988 sera l’apparition de l'« Espace Quadra », une version à traction intégrale avec un arbre de transmission ultra-léger en matériaux synthétiques pour éviter une surconsommation excessive. Le surpoids n’est que de 75kg ; les performances sont quasiment inchangées. Le gain en adhérence est appréciable. La variante Quadra sera disponible sur les versions TXE et 2000-1, et une version 4x4 sera également développée.

Matra « Espace Prime » (Renault)

L'Espace Prime est l'un des quatre designs de futures Renault Espace seconde génération que Renault testera en 1987, face aux propositions des bureaux d'études de la régie et d'AMC aux Etats-Unis. La proposition Matra n'est pas celle qui sera retenue, et son design trop carré ne constituait sans doute pas l'évolution stylistique que Renault espérait pour la remplaçante de son monospace vedette. Matra produira finalement un design tenant davantage de l'un des prototypes J48 Renault.

Matra P 36 « Espace » (prototypes)

 

Matra P 36 (Renault J63 « Espace II »)

 

Matra P 40 « Espace » 4 roues motrices

Comme pour l'Espace Quadra auparavant, Matra propose une variante à quatre roues motrices de la nouvelle Espace deuxième génération. Ce prototype n'aura cependant pas de suite, mais il faut dire que l'engouement pour les véhicules de ce types n'est pas encore très répandu à cette époque.

 
Matra P 52 « Espace III » (Renault J66)

La troisième version de l'Espace marque une rupture pour Matra : pour la première fois, le célèbre monospace ne sera plus construit en interne mais au sein même des usines Renault.

Matra « Espace F1 » (Renault)

Réalisé en 1994 pour fêter le 10e anniversaire du partenariat avec Renault, l’extraordinaire Espace F1 s’offre dix cylindres en guise de bougiesrecevant l'ensemble du groupe moto propulseur de la Williams Renault championne du monde en 1994. Le V10 de 820 ch est installé en position centrale dans l'Espace, dont le plancher a été remplacé par une coque en carbone. Avec un essieu avant spécifique, un train arrière issu de la Williams FW 14, des freins en carbone et des appendices aérodynamiques, l’Espace F1 approche les 300 km/h. Abattant le 0 à 200 km/h en 6,9 secondes, il fut présenté au Grand Prix de Monaco de 1995 avec Alain Prost et Eric Bernard au volant.

Matra CoupéSpace (Renault Z66 « Avantime »)

L'Avantime procède de l'idée de repenser le coupé. En collaboration avec Renault, l'équipe de Philippe Guédon propose un coupé à ceux, qui, ayant roulé en monospace, avaient pris l'habitude d'un habitacle généreux et d'une position de conduite élevée, leur permettant ainsi de passer au coupé sans retomber dans la voiture traditionnelle, avec deux places normales à l'avant et "deux places de singes" à l'arrière. La visibilité a été retravaillée et le tandem Renault-Matra invente un système qui fait de l'Avantime une quasi-décapotable. Des portes à double cinématique facilitent en outre l'accès aux places arrière. Le design final est signé Renault.

Renault D66 « Avantime »

Construit sur une plate-forme d'Espace, l'Avantime est un monospace deux portes avec 4 places très habitables et de hautes performances. Si la face avant est sobre, l'arrière est très typé, avec sa grande lunette arrière arrondie directement inspirée du concept car Vel Satis. L'abondance des surfaces vitrées et l'absence de montants latéraux donnent un profil plutôt équilibré, souligné par la couleur différente de la partie haute en aluminium de la structure. Véhicule hors du commun, il sera victime de la liquidation de Matra et du manque de soutien de Renault, qui préfère mettre en avant sa Vel Satis conçue en interne.

Matra CoupéSpace 5 portes

L'idée d'une variante de l'Avantime offrant deux petites portes pour les passagers arrière a été développée par Matra en parallèle, et un prototype a été construit. Une fois les vitres baissées, les portières s'ouvraient en coulissant vers l'arrière, s'alignant parallèlement à la carrosserie. Le projet ne fut pas jugé suffisamment viable pour déboucher sur un modèle de production, d'autant que l'Avantime, concurrencée par la Vel Satis, ne se vendait pas bien.

 
Espera Sbarro « Espider »

Réalisé au sein de BSA Concept par les élèves de Franco Sbarro, en collaboration avec Renault Design, Renault Sport et Matra, en vue d'une présentation VIP avant la course des 24 heures du Mans 1998, l'Espider est un véhicule spectaculaire. L'Espace d'origine doit-etre reconnaissable malgré les nombreuses modifications : plus de toit, ambiance off-shore, grosses roues, saute-vent, peinture deux tons spécifique, graphisme... Inutile de dire qu'elle fera sensation.

 

Les petits monospaces

Matra M 580 « Citadine »

Voiture urbaine contemporaine de la Bagheera, la M 580 est dotée, comme sa grande sœur, d’un moteur central transversal et de trois places côte à côte à l'avant. Elle dispose d’une quatrième place à l’arrière grâce à un siège d’appoint situé sur la boîte de vitesses, le tout sur une longueur de 2,97 mètres seulement, soit les cotes de la Fiat 500. Une élégante maquette et un mulet aux lignes taillées à la serpe seront construits, mais Chrysler fera la sourde oreille.

Matra P 19 « Espace Miniature »

En 1981, la P 19 se propose de décliner le concept de monocorps sur un véhicule urbain à quatre places long de 3,10 mètres. La structure utilise des profilés d’acier et un plancher en composite. Les panneaux de carrosserie en matériaux composites, agrafés ou collés sur les profilés, sont teintés dans la masse. Les organes mécaniques sont issus de la Peugeot 104, le moteur étant placé en position transversale.

Matra « Espace Club »

Aucune information pour le moment sur cette petite voiture à la bouille sympathique qui pourrait tout à fait évoquer ce qu'aurait pu être une Twingo deuxième génération.

 
Matra P 41

Véhicule urbain, la P 41 marie le gabarit de la P 19 et le traitement luxueux de la MS 15. Ce monocorps à deux portes et quatre places affiche une grande compacité — 3,05 mètres de long, soit la cote de la Mini. L’accès à l’habitacle est favorisé par les portes à double cinématique (elles s'avancent en même temps qu'elles pivotent), qui permettent de dégager une large ouverture sans débattement latéral excessif — une technique qui se retrouvera sur l'Avantime.

Matra P 42 « Mini Espace »

Le P 42 reprend le concept d'Espace miniature de la P 19 mais dans un habillage très proche de celui de la seconde génération, et une motorisation électrique. Certaines solutions techniques seront ensuite retenues sur la P 50 Zoom et sur la P55 (exploitation de l'espace intérieur).

 
 
Matra P 44

Ce code projet semble avoir porté sur l'étude d'un véhicule à portières double cinématique. Le concept est simple, l'idée est de réduire le rayon d'ouverture des portes, sans toutefois en réduire la taille. Ainsi, avec ce système, lorsque l'on ouvre les portes, ces dernières basculent légèrement vers l'avant (une confusion existe peut-être avec le prototype P 41). Le concept développé sur le P 44 profitera à l'« Avantime » quelques années plus tard, même si les portes, participant pleinement à la rigidité de la caisse, s'avèreront très lourdes à l'usage.

 
Matra P 48

Il s'agissait d'un projet de petit monocorps à moteur électrique qui préfigurait déjà bien ce qu'allait être le P 55.

 
Matra P 50 « Zoom » (Renault)

Le P 50 témoigne de l'état d'avancement des études entreprises en 1984 par Matra en matière de véhicule électrique urbain. Le principe fondamental était de concevoir dès le départ une voiture électrique et non pas d'adapter un véhicule traditionnel à cette source d'énergie alternative. L'innovation essentielle consiste en l'articulation du châssis permettant deux longueurs du véhicule, qui peut ainsi se ranger en très peu de place. L'accès à bord est facilité par l'ouverture des portes en élytre, solution jusque-là utilisée par quelques bolides de prestige. La banquette fixe accueille deux personnes à bord ; le pédalier ainsi que le volant sont réglables afin d'obtenir une position de conduite optimale.

Matra P 55 (Renault)

Réalisée en 1993, la P 55 est une citadine monocorps à motorisation électrique, dont les batteries prennent place sous les sièges, dans des tiroirs accessibles latéralement. Elle se singularise par ses quatre places disposées dos à dos. Les enfants, qui dans 80% des cas occupent l'arrière de la voiture, apprécient cette position, mais la commercialisation d'une telle formule est jugée risquée. Entièrement redessinée, sa commercialisation sera un temps envisagée mais finalement Renault renoncera au projet.

Matra P 70

Aucune information sur ce petit monospace urbain, très certainement électrique. Encore l'un des nombreux prototypes que Matra n'aura pas le temps de développer avec la cessation des activités en 2003.

Matra P 75

Dévoilée en 2003 au salon de Detroit dans le cadre du « Michelin Challenge Design », la P 75 est un monospace compact de 3,54 mètres de long. Sa forme arrière cubique favorise le volume de l’habitacle, doté par ailleurs d’un plancher plat et de sièges arrière amovibles. La P 75 innove par son système d’accès au compartiment arrière via des portes symétriques se déplaçant vers les côtés de la carrosserie. Le châssis se compose de deux plaques en inox enserrant une couche de composite, une technique qui simplifie le traitement anti-corrosion et réduit les coûts.

Matra P 86

La P 86 est un petit monospace de gabarit comparable à celui d'une Twingo. Seule une maquette en bois grandeur nature semble avoir été réalisée.

Espace Développement X80

Créé sous une marque indépendante par Philippe Guédon lui-même, le X80, sorte de vision de la citadine idéale à moyen terme, synthétise un certain nombre de solutions développées sous Matra depuis les années 70. Elle se veut une citadine, dotée de trois places et calquée sur les besoins d’une vie urbaine moderne. La X80 ne mesure que 2,55 m de long pour 1,65 m de large, tout en ménageant un coffre de 350 litres. La masse est contenue au maximum (728 kg), grâce à l’adoption d’une structure en aluminium. Seul le design paraît un peu démodé.

 

Les voitures ouvertes

Matra P 28 « Auto-moto Solex »

Cyclecar moderne, la P 28 reprend au début des années 80 l'une des idées chères à Jean-Luc Lagardère : la voiture des copains. Présenté comme un produit de diversification pour la société Solex, rachetée par le groupe Matra, ce véhicule minimaliste à deux places s’affiche comme une auto-moto, un engin destiné aux jeunes, à la fois ludique et sécurisant. Equipé d’un 125 cm3 de moto, il connaîtra une postérité avec la M 72.

Matra P 72

Matra n'a cessé de prospecter des niches inexploitées du marché automobile. En 2000, la société lance un buggy au style radical, issu de son prototype P 28. L'idée était de créer une voiture de moins de 350 kg avec un moteur de moins de 20 ch. En effet, c'est ce que réclame la loi française pour pouvoir conduire dès l'âge de 16 ans. L'aspect sécuritaire d'une "voiture des copains" par rapport à un scooter ou une mobylette est également important. La P 72 donnera naissance aux prototypes M72 préfigurant un modèle de série.

Matra M 72

Selon son constructeur, la M72 est le fruit de recherches sur l’émergence de mobilités nouvelles. Le concept car est présenté au Mondial de l’Automobile 2000, un prototype très proche de la voiture de série, dont la commercialisation sur le marché français est annoncée pour le second semestre de 2003 sous le nom Matra mais n'aura jamais lieu à cause de la fin de la marque.

Matra P 76 et P 77

Aucune information pour le moment sur ces deux concept-cars proposés simultanément par Matra. Il s'agit visiblement de véhicules de loisirs en plein air offrant, comme toujours avec Matra, une optimisation originale de l'espace (rangement frontal de la roue de secours sur la P 77, un peu à la manière d'une Renault Dauphine). On imagine très bien la P 76 transportant les membres d'un club de golf sur le green... A noter que le prototype P76 est une conduite à droite, ce qui laisse imaginer qu'il s'agissait peut-être d'une commande étrangère ou d'un produit destiné à d'autres marchés. La fin de Matra sonnera finalement la fin de ces projets mort-nés.

Matra MS GEM e2

Il s'agit du premier de quatre modèles fabriqués en France par Matra MS sous licence d'après des modèles GEM américains. Avec seulement 2,50m, le GEM e2 étonne par sa maniabilité et sa compacité. Idéal pour se déplacer seul ou à deux, facile à manœuvrer, il est adapté à tout type d'utilisation . Le GEM e2 est homologué route et possède, comme tous les véhicules de la gamme, les équipements requis pour la sécurité de ses occupants.

Matra MS GEM e4

Avec 4 vraies places, le GEM e4 propose une solution de transport adaptée aux familles et aux groupes. Maniable, facile d'utilisation, il offre des solutions de déplacements pour tous en toute convivialité. Son moteur électrique offre des accélérations franches, même avec 4 passagers, et permet de se déplacer aisément dans toutes les configurations de circulation. Equipé de 4 ceintures de sécurité, le GEM e4 permet à ses 4 passagers de voyager en toute quiétude. Ouvert, il offre un point de vue idéal pour visiter les sites touristiques, les villages et les centres-villes en créant un lien privilégié entre passagers et environnement.

Matra MS GEM eS

Peu encombrant (le plus petit de sa catégorie), le GEM eS étonne par ses capacités de chargement. Ses faibles dimensions en font un outil idéal pour les sites et les lieux difficiles d'accès, protégés et réglementés (100% électrique). Malgré sa petite taille, il offre une capacité de traction et une charge utile très importantes. Comme le reste de la gamme, il est homologué route (quadricycle lourd) et peut ainsi évoluer sur toutes voies en toute légalité. Hors autoroutes - 130km/h - et routes pour automobile -110km/h-).

Matra MS GEM eL

Le GEM eL offre de nombreuses possibilités de transport de marchandises avec une surface de chargement généreuse et une charge utile importante. Grâce à son couple et à sa puissance, il permet de véhiculer aisément toutes les charges avec une grande maniabilité, en silence et sans polluer. Une fois carrossé, il s'adapte à de multiples utilisations pour les municipalités, les entreprises et les particuliers. Ses pneus mixtes permettent d'évoluer sans problème quel que soit le revêtement. Sans bruit et sans aucune émission, il peut évoluer dans des milieux protégés ou sensibles.

 

Les inclassables

Matra P 12 « Rancho »

Ce tout-terrains, premier véhicule familial conçu par Matra autour d'une Simca 1100 VF3, s'appuyait en grande partie sur des pièces provenant d'autres véhicules de la marque Talbot/Simca. Le succès de ce concept audacieux pour 1977, année de sa mise en circulation, fit sortir Matra de l'image purement sportive de la marque. Une version découvrable et une version rallongée "Grand Raid" furent également produites.

 
Matra P 24

Réalisée au début des années 80 sur l'éternelle base de la R4, toujours très appréciée à cause de son châssis autoporteur, Matra avait dessiné une carrosserie rétro qui reprenait les grandes lignes des Renault NN du milieu des années 20, avec sa calandre en V caractéristique. Le projet resta dans le cercle des prototypes disparus et Matra lui préféra l'Espace.

 
Matra P 31

Ce concept-car résultait d'un programme de recherches visant à concevoir une voiture familiale capable de parcourir 100 km avec seulement 3 litres d'essence. La carrosserie effilée en forme de goutte d'eau et ne présentant aucune protubérance permettait un coefficient de pénétration dans l'air très bas de l'ordre de 0,20.

Matra P 43 « Roadster »

Le P 43 est un roadster conçu au début des années 90, à une époque où cette catégorie avait disparu du marché pour des raisons législatives et de sécurité. Cette auto jeune et sportive au design très réussi ne verra malheureusement pas vu le jour en série, car Matra comprend qu'elle s’est fait coiffer sur le poteau par la Mazda MX-5, version européenne de la célèbre Miata.

Matra P 53

Sans doute l'un des projets les moins connus de Matra, ce véhicule se présentait comme une sorte de successeur du Rancho avec un arrière rappelant fortement l'Espace. Développé avec Renault, ce prototype s'ajoute à une longue listes de propositions qui ne seront pas retenues par la marque au losange.

 
Matra P 57

Ce projet de 1995 n’a pas dépassé le stade des maquettes au 1/5ème. Symbole d'un plaisir automobile sans concession, ce roadster de 600 kilos offre deux places en tandem dans une carrosserie au design époustouflant. Dû à Benoît Bielliaeff, ce dernier offre un pare-brise en forme de bulle et des ailes réduites au minimum. Il était prévu de monter, en position centrale transversale, un quatre cylindres d’un litre fonctionnant au gaz naturel.

 
Matra P 83

La P 83 représente une sorte de retour vers la Rancho. Elle conjugue espace intérieur généreux et position surélevée, mais sans transmission intégrale ; celle-ci est en effet jugée inutile, coûteuse, le véhicule est alourdi et sa consommation majorée. Le prototype n'a jamais été révélé au public car même après l'échec de Matra, les responsables du design espéraient lui donner une suite sous une autre forme.

 
Matra « Pari »

Ce projet audacieux, qui combine une technologie des plus modernes avec un style rétro à l'extrême fut proposé pour la première édition du « Michelin Challenge Design » annuel au Salon de Detroit, en décembre 2002. Il ne dépassera toutefois jamais la planche à dessin.

Pininfarina « Enjoy »

Le concept-car présenté en 2003 au Salon de Genève est un modèle unique pour célébrer les 75 ans de la société Pininfarina. Une tournée promotionnelle mesure l'intérêt d'acheteurs potentiels pour ce véhicule de prestige, dont Louis Vuitton concevra l'habillage intérieur. Matra développe le châssis et la suspension de l'Enjoy, avec des solutions techniques somme toute classiques même si certains éléments tels la suspension avant et les amortisseurs sont directement issus des véhicules de compétition. Les 75 exemplaires prévus pour 2005 ne se matérialiseront pas.

Bolloré/Batscap VBE1 « Bluecar »

Le groupe français Bolloré et Matra Automobile Engineering présentent au Salon de l’automobile de Genève, en mars 2005, un prototype de voiture électrique, « de nouvelle génération », dotée de batteries à lithium métal polymère. Comme la Bagheera et la Murena, la Bluecar propose 3 places de front. Cette voiture urbaine devrait avoir 200 à 300 kilomètres d’autonomie, grâce à une batterie décrite comme non polluante qui offre quatre fois plus de puissance qu’une batterie au plomb, et pourra rouler jusqu’à 130 km/h. Pour la recharger, quelques heures suffisent, à condition d’avoir une prise électrique à disposition le moment venu. Ce concept-car n'est pas destiné à la commercialisation : il illustre ce que peut être aujourd'hui une voiture électrique et non une voiture électrifiée.

Matra Engineering MS 1

Pour fêter le 40ème anniversaire de Matra Sport en Formule 3 avec la monoplace MS1, la marque française innove sur le marché du cycle en présentant au Salon mondial du deux-roues en 2005 un prototype de VTT du même nom, à propulsion électrique et/ou humaine. Le concept sera suffisamment séduisant pour déboucher sur une version de production très proche du prototype, qui devait être commercialisé au printemps 2008. Au niveau des performances, le MS1 pourra rouler, en mode électrique, jusqu'à 45 km/h et disposera d'une autonomie située entre 50 et 100 km selon le type de batteries.

 

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