Une rare photo du prototype MP51. Livraison du métro MP 55 aux ateliers de Fontenay. Le MP55 représente à sa sortie le dernier cri technologique et en matière de design. Un des premiers MP55 au terminus de la ligne 11 à Châtelet. Toujours au terminus de Châtelet, le MP55 paraît presque futuriste aux côtés d'un vieux Sprague... ... mais il a l'air bien désuet dans les années 90, à côté d'un MP59 qui vient d'être modernisé ! |
Une automotrice prototype sur pneus (MP51) est mise à l’essai dès 1951 sur la "voie Navette", un court tronçon entre la Porte des Lilas et le Pré Saint-Gervais préalablement transformé pour recevoir ce prototype. Cette expérimentation, si elle est un succès, servira de test pour une mise en service sur l'ensemble de la ligne 11. Si cette ligne a été choisie, c'est en raison de son parcours sinueux et rude entre République et Porte des Lilas. L’expérimentation est un succès. La RATP décide donc en 1954 de passer commande de 71 voitures type MP55 auprès de deux sociétés : Brissonneau et Lotz, d'une part, et Renault d'autre part. Le choix du premier n'a rien d'étonnant, puisque la firme s'est plus ou moins fait une spécialité de la fabrication des matériels sur rail. Pour Renault, en revanche, le choix est plus audacieux. Certes, Renault a fabriqué beaucoup d'automotrices avant-guerre, ainsi que quelques modèles de locotracteurs et de draisines, mais depuis la nationalisation en 1945, l'activité rail de la Régie se limite à la production de quelques autorails, essentiellement des U150 "Mobylette" et des U300 "Picasso". Les 71 voitures commandées permettent de composer 17 rames de 4 voitures. Une rame se compose de la façon suivante : M-N-AB-M, c'est-à-dire deux motrices avec loge de conduite (M) d'une longueur de 14.99 m ; une motrice intermédiaire sans loge (N) et une remorque mixte (AB), toutes deux longues de 14.39 m, et dont la moitié des places sont en première classe. Les 71 voitures se répartissent comme suit : 36 M (M3001 à 3036), 18 N (N3501 à 3518 – renumérotées 4001 à 4018 en 1962) et 17 AB (AB5501 à 5517). Les motrices sont équipées de 4 moteurs de 90 ch fournis par Alsthom, permettant des accélérations de 1.3 m/s². L'équipement Jeumont Heidmann limite le freinage à 1.6 m/s² (2.5 en urgence) afin de ménager les voyageurs. Les pneus sont gonflés à l'azote, lequel permet une moindre diffusion sonore et fait surtout office d'isolant. Le MP 55 sera mis progressivement en service de 1956 à la fin 1957. "Pour la première fois, le métro roule sur pneus", déclare fièrement une publicité de 1956. Et il est vrai que le MP55 fera sensation dès sa mise en service, avec des performances stupéfiantes pour l'époque : le nouveau matériel atteint très rapidement des vitesses de 65, voire 70 km/h, tandis que les vieux Sprague plafonnaient à 45 km/h !
Finalement, durant sa carrière longue carrière, achevée en janvier 1999, le MP55 n’aura connu que la ligne 11 (Châtelet – Mairie de Lilas). Il ne subsiste plus aujourd'hui de rame complète, mais une motrice Renault (M 3011) et une remorque mixte Brissoneau et Lotz (AB 5517) ont été conservées par le Département du patrimoine de la RATP, tandis qu'une autre motrice Renault (M 3001) était destinée au musée Renault. Sources : le site SymBioz ainsi que d'autres sites qui n'existent plus.
|
Une vision familière pour plusieurs générations de voyageurs familiers de la ligne 11. Le MP55 reçoit une nouvelle livrée dans les années 70. L'intérieur d'une voiture MP55. |