Renault Concepts
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Le Coupé Helem V6 : petit mais sportif...

 

Le joli coupé Helem V6

L’entreprise Nogaro Technologies est appointée par Renault en 1994 pour l’étude et la réalisation du fameux « Spider Renault Sport ». C’est ainsi que toute la phase de conception et la réalisation du prototype vont avoir lieu au sein de cette entreprise sous la direction de Claude Fior. Viendra ensuite la réalisation du modèle compétition et la production de plusieurs dizaines de voitures, avec le succès que l’on sait. L’étape suivante sera en 1999 la création d’une automobile sans concession, à châssis aluminium, destinée uniquement a un usage compétition, le Spider Fior F99, qui participera notamment à un championnat organisé sur le circuit de Zhuhai en Chine.

En parallèle, Jean-Michel Roy et son associé et compère britannique Brian Johnson ont relevé le pari de venir taquiner les Porsche 911 et Chrysler Viper sur la piste des 24 Heures du Mans, et de participer à la course la plus célèbre du monde avec leur propre voiture, une version "Grand Tourisme" du Renault Spider. Un rêve possible... à condition de la commercialiser. C'est le règlement. Ils fondent donc la société R.J. Racing, qui tire son nom de leurs initiales. Roy est devenu constructeur : son bolide s'appellera Helem (l'acronyme de LM, Le Mans en abrégé) et se posera en vraie rivale de "GT" prestigieuses.

Pas vraiment "chiens fous", le tandem franco-britannique a obtenu de Renault l'autorisation d'utiliser le châssis tout alu du radical Spider. Après tout, il y a 50 ans, Porsche a bien débuté en "empruntant" moteur et châssis à Volkswagen. Sur ces entrelacs de profilés aluminium, la petite équipe de Téloché, un village proche de la mythique ligne droite des Hunaudières assure la transformation, améliore la suspension et prépare ce qui va devenir la Helem. La carrosserie est spécifique, mais reprend le pare-brise du spider, l’essuyage, les blocs phares clignotants, les portes et leurs cinématiques.

La petite fabrique de voitures de sport ne se contente pas d'une toute nouvelle carrosserie, car la technologie subit également des modifications. Ainsi on ne trouvera pas un moteur 4 cylindres sous le capot, mais l'adaptation d'un V6 PRV V6 3.0 (2975cc) Turbo d'ancienne génération, produisant 207 kW (soit 281 cv). Il est disposé longitudinalement et accouplé à une boite de Renault 30, comme sur une Venturi, et permet au petit coupé Helem PRV Evo GT2 LM d'atteindre une vitesse maximale de 254 km/h. Le châssis de la voiture a été adapté à de plus hautes performances grâce à une suspension renforcée, des pneus plus larges et un système de freinage plus efficace. Le véhicule n'a finalement plus grand chose au final du Renault Spider original !

Glisser dans la Helem exige d'abord patience et condition physique. Les portes étroites, le plafond très bas, le châssis envahissant et les sièges baquets entretiennent une atmosphère propre à la claustrophobie. Entre le volant un poil haut et un dossier vraiment raide, pas facile non plus de trouver une position idéale. Au tour de clef (empruntée au Renault Kangoo), le V6 monte en gamme. Ronflant, il annonce d'emblée la couleur : 100 % pur sport. Première, deuxième, les 260 chevaux du vénérable PRV collent au baquet. Le chronomètre est flatteur : 25"9 au kilomètre départ arrêté, à peine 2 secondes de plus qu'une Porsche 911. Ses reprises "express" rivalisent même avec celles de quelques Ferrari affûtées. Saisissant ! Virage en vue, premières sueurs : le freinage n'est pas assisté comme sur le Spider. Une seule solution : shooter dans la pédale. La Helem stoppe alors... net. Avec un peu d'habitude, la française se laisse facilement dompter.

Avec ses portes qui s'ouvrent en élytre comme celles de la Lamborghini Diablo, la belle Helem a un charme fou ! Effet garanti.. L'habitacle, mimant celui du Renault, mélange luxe et sport. Batterie de compteurs ronds derrière le volant, sellerie en cuir bicolore, climatisation, vitres électriques, démarquent la Helem de la Spartiate Renault. On est quand même loin d'une GT confortable façon Porsche 911. Voies larges, empattement court, suspensions sport, elle virevolte de courbe en épingle mais tire sur les biceps. La direction très directe (assistance en option), la boîte rêche et le confort ferme s'adressent à des "autophiles" confirmés.

Le prototype n°1, présenté au 24 heures du Mans et sponsorisé par Le Mans 98/JVC, participera aux préqualifications sous le n°58 aux mains de Benjamin Roy, mais finira 55ème. Puis au rallye proprement dit, cette fois sponsorisé par FAT International, le véhicule ne sera pas autorisé à concourir à cause d'une configuration moteur non-conforme. Un second prototype inscrit concourra sous le n°57, toujours avec Benjamin Roy aux commandes, mais il ne finira pas la course. Malgré ces débuts décevants, la Helem sera proposée à la vente, pour 350 000 F tout compris, notamment la climatisation et l'habillage cuir (200 000 F de moins qu'une Porsche 911 ou une Venturi, l'autre GT française). La Helem semble avoir de l'avenir, d'autant que son rapport prix/sensations est sans concurrence. Hélas, comme la Berlinette Alpine dans les années 60, l'aventure tournera court. L'argent étant toujours à l'origine des problèmes, Roy et Johnson se sont séparés, et ce dernier est reparti en Grande Bretagne avec les deux autos de course construites.

En 1999, la société Nogaro Technologies se porte acquéreur des actifs de R.J. Racing, et notamment de la partie outillage et moules de carrosserie. Elle développe un Spider sur la base du Renault, le Spider F99, et en vend une trentaine d'exemplaires en Chine ainsi que quelques exemplaires en France, l'auto étant destinée à la compétition. En 2000, Nogaro Technologies rachète la marque Helem par Fior, et récupère ainsi l'outillage encore existant. Puis en 2001, Nogaro construit, à partir du chassis du Spider F99, un nouveau prototype Helem de compétition homologué en GT FFSA (moteur Muratet V6 3.0 litres 280 ch, boite 5 séquentielle).

Cette fois-ci, Nogaro a reformulé le cahier des charges, avec entre autres une implantation mécanique plus contemporaine, le V6 de la Peugeot 406 coupé, monté transversalement, en conservant sa boite de vitesse ainsi que ses accessoires. Le projet est alors de faire homologuer la voiture en usage routier afin de la produire en très petite série la première année, ainsi que de participer à certaines compétitions telles des « trophées fédéraux » ou le Championnat de France FFSA GT. Elle doit notamment être engagée en compétition par l’équipe Muratet Sport, en partenariat avec Nogaro Technologies qui en assurera le développement et la production. Mais Nogaro n'ira pas plus loin sur tous ces projets. Cela n'empêchera pas toutefois la Helem de faire son retour en 2002 grâce à la société SEFAP, qui refabrique cette auto et la vend également en kit.

Adapté de plusieurs sites, donc celui de la Renault Sport Spider.

Le n°1 préqualifié pour les 24 Heures du Mans...

... sera finalement
interdit de concourir

La Helem en version course