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version 3.1 |
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Les Dauphine Willys : brésiliennes au sang chaud |
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La première Dauphine introduite au Brésil en 1961. Présentation musclée ou plus sage de la Gordini. |
Pour célébrer l'annonce de la production de la Dauphine, un grand spectacle a lieu en mars 1959 dans le centre de Rio de Janeiro. Trois Dauphine sont hissées au 5ème étage de la maison de la France, les invités pouvant les voir depuis les fenêtres de la réception. Les premières Dauphine (type 2145) sortent des lignes de production de Sao Paulo moins d'un an après l'accord du gouvernement, le 12 novembre 1959, avec 25% de pièces fabriquées au Brésil. Deux ans après, 95% des pièces composant la voiture seront fabriquées au Brésil. Dans son bilan comptable de 1961, Willys informe qu'elle a déjà produit 13.315 Dauphine. Comme la production de la Dauphine doit encore se poursuivre à peine plus de six mois, jusqu'en juin 1962, on peut estimer que c'est près de 19.000 unités qui seront sorties des lignes de fabrication de San Bernardo Do Campo. Une sportive pour tout le monde !
Avec son moteur de 40 chevaux, sa boite 4 vitesses et une vitesse maxi de 130 km/h, la Gordini consomme 12,5 litres d'essence locale au 100km/h. Elle accelère de 0 à 100 km/h en 28,7 secondes. Coloris disponibles : Azul Jamaica, Cinza pérola, Bordeaux... Elle a le moteur de notre Gordini, avec un carburateur Solex 32PBIT, des amortisseurs plus durs, des garnitures plus larges, des baguettes latérales, un compteur gradué jusqu'à 150km/h, une boule de changement de vitesses avec le logo, un cache radio Gordini et des vides poches. Le capot arrière s'orne maintenant du mot Gordini avec deux drapeaux entrecroisés qui forment le sigle W. La Gordini fera l'objet de modernisations successives. En 1964 Willys lance la 1093 (type 2147) avec la même carrosserie que la Gordini. Elle reçoit un nouveau collecteur d'échappement, un carburateur double corps, le taux de compression du moteur a été revu mais c'est toujours le 845 cm3 ventoux qui developpe 53 chevaux. Elle n'est disponible qu'en deux couleurs : rouge et beige métallisé. 721 exemplaires de la 1093 seront fabriqués. La Dauphine du pauvreLa Teimoso (littéralement, "têtue" !), une version dépouillée à l'extrême vendue à moindre coût, lui succède en 1965. Sur le plan mécanique, rien ne change par rapport à la Gordini si ce n'est le starter qui devient manuel au lieu d'automatique. La Teimoso affiche cependant un poids de 70 kg inférieur à celui d'une Gordini, ce qui selon la presse de l'époque améliore considérablement le rapport poids/puissance et la consommation. Et pour cause, cette Dauphine a été réduite à sa plus simple expression : pare-chocs simplifiés, pas de clignotants, pas d'écusson, pas de feux arrières ! Et ne parlons pas de l'intérieur, sans tapis ni capitonnages, sans vide-poches, et dont même les indicateurs de niveaux ont été remplacés par de simples voyants ! Encore des Gordini !
En 1967 la Gordini III fait son apparition. Elle se distingue par ses gros feux arrière, freins à disque sur les roues avant et réducteur de pression sur les freins arrière, les éclairages intérieurs disparaissent des montants latéraux et prennent position sous le rétroviseur intérieur... Les nouveaux rapports de la boite de vitesses lui permettent d'atteindre les 123 km/h mais en élevant la consommation à 13 litres/100kms. La voiture sera très critiquée pour ses freins à disque auxquels les Brésiliens devront s'habituer. Il faut dire qu'une Gordini II avec ses freins à tambours s'arrête en 42,20 m lancée à 100km/h alors que les freins à disque de la Gordini III arrêtaient le bolide en 54,40 mètres ! Explication : les Brésiliens appuyaient à fond sur les freins ce qui bloquait les roues avant qui du coup perdaient adhérence avec le sol... Depuis 1967 Ford a pris le contrôle de l'actionnariat de Willys mais continue à produire les véhicules sous la marque Ford-Willys (l'Itamaraty, l'Aero-Willys et la Gordini III). Début 1968, la Gordini IV est lancée (seule nouveauté, les couleurs disponibles). Ce sera la dernière Renault produite par Willys-Overland do Brazil. En effet, Renault à l'intention de racheter son partenaire brésilien, mais ce rachat échoue et Renault doit vendre ses parts à Ford. La production s'achève en mars 1968 avec le lancement d'une nouvelle voiture apportée par Ford, la Corcel, qui possèdera néanmoins quelque lointain cousinage avec la nouvelle Renault 12. Au total, 23 887 Dauphines auront été produites au Brésil, dont 41052 Gordini (tous
modèles confondus), 721 " 1093", et 8 967 Teimoso.
Sources : Dauphinomaniac, le site de référence sur la Dauphine |
La Teimoso, une Dauphine réduite à son minimum. Quelques superbes Gordini demeurent au Brésil. |